20ème Salon de la Revue, des Bougies et du Souffle !

> 20e anniversaire - 200 exposants - 30 animations - 100 auteurs
> Plus de 700 revues présentes ou représentées (portails ‐ diffuseurs)
> 30 animations, lectures, tables rondes, rencontres…


Nous vieillirons ensemble (d'ailleurs c'est fait)

"20 ans, c'est déjà pas mal…vous n'allez quand même aller jusqu'à 62 ans.…Vous allez finir comme…"
Non, pas de retraite encore : on s'enivre même que cela dure toujours malgré les tourments, les embuches, les incertitudes. Mais c'est le plaisir renouvelé qui nous reste et qu'on veut retrouver une nouvelle fois. Retrouver celles qui nous suivent depuis le début et qui souvent nous ont de longtemps précédés : les fidèles sans âge ou plutôt sans rides. Un clin d'œil ainsi à Claudine Lacoste qui, depuis 20 salons, colporte son Théophile Gautier…
Et puis il y a toutes celles qui nous arrivent - une quinzaine cette année encore. Il est bien tard, ne pensez-vous pas ? Non, apparemment la jeune garde y croit toujours et du coup on ne saurait faire moins. Mais il n'est guère besoin de nous forcer : elles nous plaisent bien, faraudes ou timides, aguerries ou balbutiantes.
Y- a-t-il meilleure preuve que la revue est une forme jeune, que ce mouvement incessant, ses modernités successives, ses devenirs multiples ? Une fois l'an, le salon tente d'épingler ce phénomène énergumène : photo instantanée avec retouches annuelles. On aura beau les déclarer moribondes, les dire mortes, les vouer au monde virtuel, les découper en tranches de savoir, les condamner en bloc au blog (mais oui, certains sont remarquables), les revues s'impriment au présent, dans le présent et pour longtemps. Le temps, leur usage du temps : elles prospectent et sédimentent, inventent et préservent. Import/export sans commissions occultes, sans guère de rémunération même.
Des missions capitales que personne ne leur confie mais dont elles font leur miel…
Le Salon est une ruche, dit-on parfois pour l'en blâmer (espace contraint) ou le vanter (bruissement de vie). Et si les revues, comme les abeilles, étaient en danger, la pollinisation n'en serait-elle pas durablement affectée ? 20 ans à le redire, décidément c'est un peu court, n'est-ce pas Arlette ?

André Chabin directeur d'Entrevues