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La réalisatrice Alice Diop est née en France, de parents sénégalais. En passant un mois au Sénégal, munie d'une petite caméra, elle filme la vie quotidienne. Elle dresse le portrait de trois femmes de sa famille : Néné et ses deux filles Mouille et Mame Sarr, qui, dans l'espace de leur cour, initient Alice à l'art du Mok pocc. Cette cour, c'est un peu la métaphore du gynécée au Sénégal : un espace exclusivement féminin, où, face à l'adversité du quotidien, certaines luttent, tentent de se battre quand d'autres attendent, lézardent et rêvent de partir.
Cette cour est celle de la mère de la réalisatrice qui aurait pu y naître, mais qui, en raison de l'exil de ses parents, est née en France. Elle découvre cet univers féminin et comprend ce qu'elle peut gagner en renouant le lien.
"Ce film c'est le portrait d'une cour et des femmes qui y vivent, trois Sénégalaises urbaines. Une mère et ses deux filles. Cette cour c'est la cour de ma mère, celle de son enfance. Cette cour, j'aurais pu y naitre. Je filme en quelque sorte ce qu'aurait pu être ma vie, je réalise qu'il s'en est fallu de peu pour que je naisse du "bon côté". Je mesure d'ici ce que l'exil transforme, tout ce que l'on perd en partant, tout ce que l'on gagne."
Alice Diop
France 2007, 52'
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