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Véritable roi du swing et de l'improvisation, Momo Wandel Soumah était le doyen du jazz africain. Il créait sa musique sans l'écrire, en s'inspirant des chansons populaires, et en réunissant autour de sa voix "façon Louis Armstrong qui serait sorti de sa savane" et de son vieux saxo desséché, les grands maîtres des instruments traditionnels africains : kora, balafon, flûte pastorale, djembé, etc…
Un cocktail étonnant capable de vous transporter en un instant et sans crier gare de la tradition à la modernité.
Né dans les années 30 en Guinée, il a été un témoin privilégié de l'histoire africaine contemporaine : il a vécu le temps colonial avec ses orchestres destinés aux bals des blancs jusqu'à l'arrivée de l'indépendance en 1958, où il s'est retrouvé "embrigadé" pour 26 ans dans l'Orchestre National de la révolution guinéenne.
Son entrée fracassante en 1998 au sein de la troupe Circus Baobab (premier cirque aérien d'Afrique Noire) comme compositeur et chef musicien lui avait permis par la suite de se faire (re) découvrir.
Mais Momo n'a pas eu le temps, contrairement au vieux Cubain Compay Secundo ou à la Cap Verdienne Césaria Evora, de devenir une "star" de la world music. En avait-il seulement envie, je ne le pense pas, tellement il était attaché à son pays natal. Momo refusait toute contrainte du show bizz cherchant souvent à préserver son anonymat pour conserver ainsi son sentiment de liberté…
Ce documentaire a pour objet de faire revivre les images de ce pionnier qui avait su dire aux Américains : le jazz est né chez vous, mais, moi je l'ai ramené chez moi, en Afrique, car c'est de là qu'a jailli sa source.
Pour raconter à la première personne l'histoire merveilleuse de ce doyen dont la vie était, du matin au soir, imprégnée de ses chants, de ses notes, comme un pied de nez donné au désespoir, à la misère environnante…
Durée : 85 minutes
Production : Sombrero and Co, 2006
Réalisateur : Laurent Chevallier
Image : Laurent Chevallier
Son : Eric Ménard
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