‘Papiers Ordinaires' est un travail figuratif de portraits grand format aux feutres dont le point d'ancrage est le métissage. Ce projet se lance à la recherche des origines, tout en célébrant le mélange, la diversité culturelle et les réinventions identitaires par les apparences, aussi bien corporelles (attitudes, couleurs de peau) que culturelles (vêtements, tissus ou objets. L'ambivalence de chaque portrait est révélée par ce que les personnages portent, comme autant de drapeaux apatrides, d'épaisseurs de signes dont ils se couvrent, que de couches de cultures qui les traversent.
Le dessein de ces ‘Papiers Ordinaires' se veut pluriel, à la façon d'un "pèlerinage" païen, qui traverse les cultures, comme nous les sentons nous parcourir.
La première série s'intitule'Les BouBoys' (contraction de "boubou" et de "b-boys") et s'intéresse à la culture hip hop noire américaine des pères fondateurs en écho à une culture populaire africaine.
Cette écriture se poursuit en parallèle d'une communauté qui s'est elle-même réinventée son identité noire, en développant une culture américaine originale consciente de ses racines africaines. De notre côté, nous réinventons des personnages avec des origines africaines qui ne sont plus unanimement revendiquées, mais toujours sous-jacentes. L'utilisation de parures, de bijoux outranciers et le souci de l'apparence propre au mouvement hip hop n'est pas étranger à la question du corps en Afrique, où le sculpter à la façon de l'argile, de le parer ou encore de le glorifier, est primordial.
Vernissage le 3 juin à partir de 18H - ouverture de l'espace de 11h à 19h du lundi au samedi