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Les Cheikhat du Maroc

Nous proposent un voyage au cœur de la musique des femmes marocaines
Les Cheikhat du Maroc
Genre : Concert

Du vendredi 04 au samedi 05 septembre 2009

Horaires : 00:00
Pays principal concerné : Rubrique : Musique
France

Vendredi 4 septembre à 20h30 :
Les Poétesses Berbères du Moyen-Atlas

Hadda Ouakki
Naciri Hadda Ou Akki, chant ; Zahraoui Abdellah, chant et percussion ; Chnani Hamid, Loutar ; Halouani Moulay, violon ; Mourad Abdelhakim, percussion ; Lachgar Malika, danse et chorale ; Ferhati Hadda, danse et chorale ; Adarouch Aicha, danse et chorale

Cheikha Cherifa
Raho El Moussaoui, bendir ; Abderrahim Agour, bendir ; Aziz Aarim, lotar

Dans pratiquement toutes les civilisations, la femme est le pilier de la famille et des traditions, le principal transmetteur de la culture du quotidien. Dans la tradition marocaine, elle occupe une place prépondérante malgré les interprétations restrictives pour ses droits dans les écrits religieux. C'est ainsi que son combat pour exister dans la société est très souvent passé par la musique au prix des pires préjugés, les chanteuses ayant longtemps été considérées par les hommes comme des femmes auxmoeurs légères.
Malgré les injures, ces femmes ont réussi à imposer leur talent et à s'octroyer le droit de porter le titre de Cheikha (titre traditionnellement réservé aux hommes pour leurs connaissances religieuses, scientifiques ou artistiques). En dépassant le cercle intimiste du foyer, ces musiciennes ont pris en main les fêtes de villages, les mariages et les cabarets, portant sur la place publique une parole devenue indispensable au bon équilibre de la communauté.
La première escale dans cette rencontre des caractères féminins de la musique marocaine se fera au coeur de la région du Moyen Atlas. Blotties dans de petits villages disséminés au gré des reliefs, les populations berbères du Maroc ont développé une culture remarquable par sa puissance et sa beauté. Née en 1953, Hadda
Ouakki porte haut les couleurs de la chanson amazigh depuis les années 60. Longtemps, elle restera l'une des seules chanteuses berbères à dépasser les frontières de sa région pour s'imposer dans son pays et à l'étranger. Elle s'inscrit dans cette tradition musicale qui mêle quotidien et poésie, mélodies virevoltantes et rythmes soutenus, chants rauques et envolées suraiguës. Comme pratiquement toutes ses semblables, elle a fait ses armes dans les fêtes de son village, non loin de la capitale berbère Khénifra. En 1969, elle se fait remarquer grâce à son duo avec le célèbre chanteur Bennasser Oukhouya. Elle n'a plus jamais cessé de chanter depuis lors. Aujourd'hui, elle se produit en concert accompagnée du violoniste Abdellah Zehraoui, de deux percussionnistes et surtout de l'indispensable choeur de femmes rythmant sa musique grâce à leurs chants et leurs danses.
Cheikha Cherifa fait partie de cette génération de chanteuses inspirées par l'exemple d'Hadda Ouakki. Comme la plupart des jeunes filles marocaines de la région, elle ne mettra jamais les pieds à l'école. C'est en gardant les bêtes qu'elle commence la pratique du chant. Découverte par le plus grand chanteur du Moyen Atlas, Mohamed Rouicha, au début des années 80, elle restera l'une de ses choristes durant plus de quinze ans. Ce n'est que vers la fin des années 90 qu'elle commence véritablement à se forger une stature de cheikha. Une dimension définitivement prise avec la sortie de son album Berber Blues sur le label Long Distance en 2000. Comme ses aînées, elle chante le "tamawayt", cette poésie des campagnes donnant une large place au quotidien. Cherifa est accompagnée par Aziz Aarimau lotar, luth aux sonorités envoûtantes, soutenue par deux bendirs, percussions emblématiques de cette région marocaine, et, bien sûr, toujours suivi par son essentiel choeur de femmes.

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Samedi 5 septembre à 20h30 :
L'Aïta, du Souss à Casa
Les Femmes de Taroudant (Roudaniates)
Jmia El Hemmaz, chorale et Nakouss ; Jmia Ezzerrary, chant et Bendir ; Jemia Ait Chaf, chant et percussions ; Aicha Ahnouch, chorale et percussions ; Milouda Ejbabdi, chorale et percussions ; Aicha Ouchdir, chorale et percussions
Cheikha Hafida et l'Ensemble Ouled Ben Aguida
Hafida Haouane, chant ; Bouchaïb Benchlih, violon ; Miloud Elhilali, luth (oud) ; Boujema Benchlih, derbouka (percussion) ; Essedyla Zguida, chorale ; Regragui Minitfa, bendir (percussion) ; Elmostafa Houkaki, bendir (percussion)

La deuxième escale de ce voyage auprès des cheikhat marocaines se fera aux pieds des contreforts sud du Haut Atlas, dans la vallée du Souss, plus précisément dans la ville de Taroudant. Ce centre économique, construit grâce aux influences successives des traditions berbères puis arabes, est un haut lieu de culture. Parmi les nombreuses formes musicales souvent réservées aux hommes, s'épanouissant derrière ses remparts rouges, les groupes de femmes appelés "abat" (venant de verbe "labat", jouer) font office de puissantes exceptions. Le groupe des Roudaniates, constitué de femmes de la tribu des "Houariyat", interprète des chants soufis issus des rituels liés à l'Islam. S'accompagnant de petites percussions ou de claquements de mains, elles font revivre le dhirk, le souvenir du prophète Mahomet, en relevant graduellement l'intensité de leur musique pour permettre aux danseurs et aux autres participants d'atteindre l'état de transe. Extrêmement importantes dans la vie quotidienne, les Roudaniates chantent devant les tombeaux des saints de l'Islam pour le bien de la communauté, animent les mariages et assument même le rôle de pleureuses lors des enterrements. Aujourd'hui devenues professionnelles, les Roudaniates parcourent lemonde afin de partager leur musique qui, au-delà de son importante fonction sociale, fait briller la sublime intensité des chants mystiques musulmans.
Cheikha Hafida, quant à elle, s'exprime à travers l'aïta (le cri, l'appel). Musique populaire par excellence, elle risque pourtant de disparaître du paysage culturel marocain. Art poétique et musical, accompagné de danses, qui prend de multiples formes selon les régions et lesmilieux sociaux, l'aïta plonge ses racines dans l'histoire du Maroc et de ses campagnes. La Cheikha et l'ensemble Ouled Ben Aguida font perdurer cette tradition. Né dans les années 70, le groupe Ouled Ben Aguida formé de trois frères, Bouchaïb au violon, Miloud au oud et Boujemaâ aux percussions, est aujourd'hui une véritable institution. C'est en 1977, avec la rencontre de Fatna Bent El Houcine, l'une des très grandes divas de l'aïta, que l'aventure commence véritablement pour eux. Ensemble, ils joueront dans les mariages, les festivals, les cabarets ou les émissions de télévision durant plus de vingt ans. Début 2000, Fatna Bent El Houcine arrête sa carrière. Elle disparaîtra à peine cinq ans plus tard. Heureusement, Cheikha Hafida qui tenait une place prépondérante dans le choeur était prête à prendre la relève pour que cette musique, patrimoine culturel exceptionnel, ne disparaisse pas.

AUTOUR DES CONCERTS
Visite : Les femmes de la fête
Projection/débat : Le Blues des sheikhates
Table ronde : Dieu et la femme
Bar du théâtre

INFOS PRATIQUES
Tarifs 1e catégorie : tarif plein 22 €
tarifs réduits 18 € et 16 €
Tarifs 2e catégorie : tarif plein 18 €
tarifs réduits 15€ et 13€
Informations et réservations :
01 58 71 01 01
En partenariat avec le festival Timitar (Maroc). Avec le soutien de l'Ambassade du Royaume du Maroc à Paris, de Royal Air Maroc et la Banque Chaabi du Maroc.

Renseignements / Lieu


A 20h30



( 2009-09-04 00:00:00 > 2009-09-05 00:00:00 )
80 Boulevard Rochechouart
Paris ( 75018 )
France




Personnes

1 fiches

Lieux culturels

1 fiches

Partenaires

  • Kenya : Arterial Network chapter
  • Kenya : Ketebul Music
  • Kenya : Studio Vista Network
  • Kenya : Kuona Trust
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